J’ai cru être bonne élève lundi quand j’ai commencé à prendre des notes pour cette newsletter. C’était une illusion. Nous sommes vendredi matin, je n’ai plus que quelques heures pour faire de ce texte quelque chose de compréhensible et ce n’est pas gagné. Souhaitez-moi bonne chance. Je me suis préparée un café au lait avec des glaçons (tant que l’été n’est pas fini = glaçons) dans un mug de voyage (pourquoi j'ai ça moi ?) pour aller me promener. Ça fait partie de ma routine d’entrepreneure (wow, mais qui suis-je ?)(beaucoup de parenthèses dès le début, le café est monté).
Café + courte promenade. J’ai réalisé il y a peu que j’avais besoin de prendre l’air au réveil. Je le fais sans y penser quand je rejoins à pied mon appartement depuis celui de mon copain. Je voyais parfois cette distance comme un inconvénient. Finalement ça met les idées en place, alors je pars faire un tour même quand je dors chez moi. Ce matin en bonus, j’ai croisé Romain Duris près du canal Saint-Martin.
Avant de créer mon statut, je n’ai pas réfléchi à ce qu’impliquerait d’être ma propre patronne et de travailler seule. C’était plutôt un moyen pour avoir le courage de me lancer : si je rencontrais un problème, ça n’impliquerait que moi.
Après presque trois ans d’auto-entreprenariat, je dirais que le plus facile justement, ce sont les rendez-vous avec les autres. Avec mes clientes ou des pro qui m'apportent de l’aide sur certains sujets. C’est fixé, on s’y tient - ça me rassure. Pour le reste (logistique, communication), j’ai carte blanche et j’avoue ne pas toujours être la reine de l’organisation. J’ai du mal à hiérarchiser les tâches sur une to-do list, ce qui me mène parfois à n’en accomplir aucune (j’ai déjà testé de les tirer au sort pour que le hasard tranche). Ça ne se voit pas comme ça (ou bien, si ?), mais je suis du genre à me noyer dans un verre d’eau si je ne suis pas concentrée. À m’y promener surtout - la fameuse technique de l’autruche couplée à la procrastination.
Je ne sais donc pas hiérarchiser mais je sais me discipliner. Enfin, j’ai su. Je l’ai beaucoup fait en arrivant à Paris. Je me levais 2 heures avant d’aller en cours pour faire du sport. Dans un élan d’enthousiasme pour le véganisme, j’ai eu la rigueur de ne plus consommer de fromage pendant des mois (alors que c’est plein de protéines!!!). Le genre de tâches ingrates qu’on répertorie dans un bullet journal pour au moins surfer sur le shot de satisfaction de le mettre à jour.
À ce jour, je continue les listes mais j’ai développé plusieurs parades pour ne pas avoir l’impression d’être mon propre flic - toujours prêt à dégainer des raisons de me sentir coupable. Je suis devenue très indulgente avec moi-même. Mes listes sont ouvertes dans le temps, elles courent d’une page à l’autre de mon carnet (outil #1), ne sont pas toujours introduites par un titre (elles sont reconnaissables par le tiret qui les annonce). Il m’arrive de barrer une ligne deux mois après l’avoir initialement écrite, mes listes n’ont pas de date d’expiration.
Quitte à ne pas savoir hiérarchiser, je valorise les obligations de mon quotidien (acheter des timbres, vider le compost) au même niveau que ceux qui font avancer mon travail (répondre aux emails, laver les serviettes de massage). Je ne fais pas en fonction du rendement, de toute façon il faudra faire - il n’y a que moi qui puisse faire JE SUIS SOLO.
Par souplesse aussi, je ne me fixe pas de règles de discipline inutiles. Je m’autorise par exemple à me lever après 9 h en semaine ou à faire les choses à la dernière minute, comme écrire ma newsletter. Mais je l’assume, je lui dédie une plage horaire réaliste sur mon agenda (Google Agenda, outil #2) où personne ne pourra donc me booker de rendez-vous. En gros, je suis souple parce que je me fais confiance (Vous vous souvenez de la plinthe ? Toujours pas recollée, mais. j’ai. confiance.).
Quand j’étais salariée, je refusais d’accorder du temps à mon travail en dehors de mes horaires de fonction. Je voyais ça comme des devoirs. À mon compte, j’ai dû l’accepter. Toutes mes activités perso nourrissent le pro, et vice-versa, même inconsciemment. Faire du sport me permet de me maintenir physiquement pour masser, lire un livre entre deux massages nourris mon style et mes idées pour ensuite écrire du contenu, etc. Dans l’autre sens, il m’arrive de créer des images pour Instagram en invitant mes amies à m’aider le week-end. Croisements.
Mon carnet illustre le flou entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle qui s’avèrent… n’en être qu’une seule. C’est ça que j’ai dû accepter : toutes ces choses à faire, c’est simplement ma vie. Dans ce carnet, chaque entrée commence par la date du jour. Je les choisis petits pour qu’ils rentrent dans mes sacs à main et à pages blanches, car j’ai une écriture trop minuscule pour n’importe quel lignage. On y retrouve mes fameuses listes. Je note mes états d’âme comme dans un journal intime et parfois de manière plus factuelle, je raconte ma journée façon carnet de bord. J’illustre parfois mes pages. Je dessine des petites ampoules et juste à côté je capture les idées qui me traversent, pour avoir la liberté d’y revenir plus tard.
Je ne pensais pas que j’aimerais tout faire fondre comme ça, tout mélanger. Cette newsletter illustre également cette fusion. Mes tableaux Excel aussi (outil #3, les tableurs de Google Sheets). Eux, ce qu’ils illustrent surtout, c’est ma détermination à jouer le jeu. J’y répertorie mon chiffre d'affaires. Mes dépenses aussi, pour être réaliste sur mon budget et donc sur mon chiffre d'affaires nécessaire. Mon planning de publication sur Instagram et mes prochains thèmes pour Vous avez un nouveau massage ont aussi leur tableur. Non, ça ne sert pas que pour les chiffres Excel. Et je joue le jeu de les remplir pour mon propre intérêt.
Parfois j’ai des idées de génie : je vais faire un tableau où je noterai chaque fois que je dois fair'e le ménage. Pareil, je joue le jeu. Pour réaliser trois mois plus tard que passée l’excitation de la mise en forme du tableau, je n’y suis jamais retournée pour le remplir. J’essaie des choses. Ma nouvelle technique c’est de diviser mon appartement en quatre. Ménage à fond d’une partie/ semaine - à la fin du mois c’est bouclé et on recommence. Ça, ça fonctionne, pour l’instant.
J’ai l’impression que mes idées d’organisation sont un enfant qui teste mes limites et à qui je cède jusqu’à ce qu’il réalise tout seul que ce n’est pas idéal. Jouer le jeu c’est aussi écrire cette newsletter alors que personne ne me l’a demandé. C’est être patiente et accepter que développer une activité prenne du temps, que tout ne fonctionne pas ou que parfois ça stagne. Je parlais d’accepter la lenteur il y a deux semaines - c’est ça aussi pour moi de m’organiser seule.
Bon dernier week-end d’été !
Ps : Je compte bientôt partager les outils (mentaux ou aussi concrets que l’Agenda Google) d’autres entrepreneures sur Instagram, ça vous intéresse ? Vous voulez me partager les vôtres ? Alors, vous pouvez répondre à cet email !
Pps : Un clic sur le petit coeur blanc tout en bas de ce mail est toujours apprécié <3
Ppps : J’écris plus efficacement sous pression, c’est insupportable.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Pauline Brulez et je suis masseuse depuis bientôt trois ans. Mon but est de vous faire découvrir des aspects indiscutés de mon métier mais aussi de vous donner envie de développer le réflexe du massage. Par moi (je pratique et mélange le drainage lymphatique, le deep tissue ainsi que le massage du visage au Kansa Wand) ou par d’autres - mais en tous cas, souvent.💆♀️
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